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Les rapaces comptent
quelque 292 espèces d'oiseaux de proie dirunes et 162 espèces de chouettes
et hiboux. Quelques-unes de ces espèces correspondent mieux que d'autres
à l'image traditionnelles du rapace. Les rapaces diurnes vont du fauconnet,
qui a la taille d'une grive et se nourrit d'insectes, aux grands aigles
chasseurs de singes et aux vautours consommateurs de charognes. Entre
ces extrèmes, on trouve des espèces spécialisées se nourissant de guêpes,
d'escargots, de serpents ou d'os ; d'autres qui pêchent, des chasseurs
aériens d'oiseaux et des marcheurs recherchant de petits animaux. Une
espèce, le vautour percnoptère (Neophron percnoterus), utilise même
des pierres en guise d'outils pour briser les oeufs d'autruche. Les
plus petites espèces sont égalées, en matières de capacités prédatrices,
par des oiseaux comme les pies grièches, les drongos ou les gonoleks.
Les plus grands rapaces, eux, n'ont pas d'équivalent, parmi les oiseaux,
dans leur façon puissante et adroite de capturer des proies souvent
plus grosses qu'eux.
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Véritable
miniature, le fauconnet pygmée africain (Polihierax semitorquatus)
présente tous les attibuts des rapaces. Pesant moins de 100g,
il possède, tout comme ses cousins plus grands, un bec crochu,
de fortes serres et un vol agile et rapide.
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![]() Les rapaces diurnes,
plus nombreux, ont été regroupés en un seul grand ordre, celui des falconiformes
; ceci, plutôt sur la base de ressemblances générales que de considérations
anatomiques ou comportementales. Ils ont en commun des parasites du
plumage différents de ceux des hiboux, et la structure de leurs chromosomes
et de leur ADN montre des divergences entre leur évolution et celles
des rapaces nocturnes. Les relations des rapaces diurnes avec d'autres
oiseaux ne sont pas établies. Toutefois des études anatomiques et génétiques
en cours suggèrent que divers oiseaux d'eau - pluviers (charadriiformes),
pélicans (pélécaniformes), cigognes (ciconiiformes), albatros (procellariiformes)
- sont leurs proches parents. Les cing groupes de rapaces diurnes sont
si distincts qu'ils ont parfois été considérés comme des ordres à part
entière.
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![]() La découverte en 1861, d'un fossile d'Archaeopteryx, l'oiseau le plus primitif que l'on connaisse, a contribué a étayer la théorie de l'évolution. En effet, elle établissait un lien entre les oiseaux et les reptiles. La présence de plumes montre bien que c'était un oiseau, et la plupart des scientifiques lui reconnaissent une relative aptitude au vol ; toutefois il avait des dents, du type que l'on trouve chez les crocodiliens. Archaeopteryx était un petit prédateur, se nourrissant probablement d'insectes et de lézards ; il n'est cependant pas l'ancêtre des rapaces. On ne peut même pas affirmer qu'il soit un précurseur direct des oiseaux modernes ; il représenterait plutôt une branche latérale dans l'"évolution des oieaux. Les fossiles de rapaces sont très abondants et leur étude montre qu'ils ont évolué très tôt, à partir d'un groupe primitif qui pourrait avoir été contemporain d'Archaeopteryx. |
Les fossiles de rapaces pouvant jeter une lumière sur les origines des différents groupes et sur leurs relations sont abondants ; leur interprétation souffre toutefois d'une lacune affectant la compréhension de relations globales : des études détaillées (du squelette, par exemple) des espèces actuelles manquent encore. Les restes fossiles des cing grands groupes actuels de rapaces remontent au début du Tertiaire, il y a 30 à 50 millions d'années ; ils indiquent que les rapaces doivent être issus d'un ancien et même groupe d'oiseaux. De tels restes sont d'autant plus fréquents que l'on s'approche de l'époque moderne. Les catharidés furent d'abord découverts en France, dans des gisements remontant à la fin de l'Eocène ou au début de l'Oligocène (30 à 50 m. a.). Curieusement, leur présence dans le Nouveau Monde, où ils sont à présent confinés, ne date que du Pliocène (2 à 5 m. a.). De tels témoignages procurent de précieux indices à ceux qui tentent d'expliquer les origines géographiques des oiseaux actuels. Certains des condors disparus avaient l'aspect de cygognes, avec de grandes pattes et le bec étonnament recourbé. Ces proches parents, les tératornithidés, étaient de grands planeurs dont on connaît quatre espèces. Le premier d'entre eux, trouvé dans des dépôts du Miocène supérieur (10 m.a..) en Argentine, était le plus grand de tous, avec une envergure probable de plus de 7 m et un poids de 120 kg. Toutes ces espèces étaient aussi grandes, sinon plus, que les condors actuels. Il semble que ces oiseaux soient apparus en Amérique du Sud et aient été des chasseurs plus que des charognards. Le dernier des tératornithidés survécut jusqu'aux glaciations du Pléistocène, il y a 1,8 million d'années. |
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Une espèce fossile récente, selon les normes géologiques, l'aigle de Haast (Harpagornis moorei), habitait les forêts de Nouvelle-Zélande il y a au moins 30000 ans, et jusqu'il y a moins de 1000 ans. Il se nourrisait probablement d'oies aptères et de moas avant que les Polynésiens colonisent ces îles, détruisent la forêt et chassent ces oiseaux jusqu'à l'extinction. Plus grand que tout aigle existant, il avait de robustes pattes et des serres semblables à des griffes de tigre. Son cräne fossilisé rappelle celui, plus petit, d'un rapace actuel,l'uraète audacieux ou aigle australien. |
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L'oeil orange
de l'autour à manteau noir (Accipiter melanochlamys) n'existe
que chez l'adulte.
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L'oeil brun de
la buse pattue (Buteo lagopus) est moins "méchant"
mais probablement de structure semblable. Les deux yeux perçoivent
les couleurs et leur position antérieure permet de bien apprécier
profondeur et distance
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Avec son excellente acuité
visuelle, un uraète audacieux peut repérer un lapin
à 1,6 km. |
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En plus des paupières supérieure et inférieure, les rapaces en ont une troisième: la membrane nictitante de ce pygargue à tête blanche favorise le nettoiement et l'humidification de l'oeil, et elle se ferme souvent lors des captures, pour le protéger. |
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Son bec recourbé contrastant avec la cire et la peau faciale dénudée, un caracara commun (Polyburus plancus) s'attribue une carcasse. |
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Le bec fortement recourbé et tranchant de cet aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus) lui permet de déchirer ses proies. |